top of page

On a tendance, de nos jours, à oublier que l’équitation est un art. Or l’art n’existe pas sans amour.
L’art, c’est la sublimation de la technique par l’amour."

L'histoire de Caroline

​

Caroline est native de Ste-Cécile-de-Lévrard (Québec).

​

Dès son tout jeune âge, elle commence à faire de l'équitation, parcourant champs et forêts avec sa mère dans un décor champêtre.

​

Aimant les chevaux de plus en plus, dès l'âge de 4 ans, Caroline a son premier cheval nommé "Lilly Bar"; c'était une jument de 25 ans qui aimait se faire cajoler et galoper dans les champs.

​

Voulant faire de l'équitation de manière autonome, son père érige un enclos pour qu'elle puisse promener son cheval; avec les conseils de sa mère, elle gouttait la joie et le plaisir de se promener comme bon lui semblait; elle aimait cela à tel point qu'elle pouvait en faire pendant des heures, sans se lasser.

​

Manifestant le désir d'apprendre plus sur les chevaux et la façon de les conduire, ses parents lui offrent des cours d'équitation; mais attention ce n'était pas seulement pour cette raison. Elle éprouvait de la difficulté à l'école et surtout lors des examens. Comme elle aimait beaucoup faire de l'équitation, elle était attentive lors des cours; elle réussit les examens de Cavalier I avec succès (obtenant son premier diplôme le 14 décembre 1996). Donc, plus d'excuse pour les examens à l'école.

​

Elle avait démontré qu'elle était capable d'avoir de bonnes notes pour les cours d'équitation. C'est alors qu'elle réalise sa capacité de réussir à l'école, ce qui sans doute lui donne une confiance en elle-même qu'elle n'avait pas.

​

Au cours des années suivantes, elle continuait ses cours d'équitation, les ballades à cheval avec sa mère et ses amies dans les rangs et les champs, faisant quand même quelquefois des ballades en voiture.

​

En 2000, après l'obtention des quatre Cavaliers, elle décide de faire l'entraînement de base, qu'elle réussit en 2002 avec succès aussi.

​

En 2003, à sa dernière année d'études secondaires, elle doit choisir ce qu'elle voulait faire dans l'avenir. Demandant conseil à sa mère, cette dernière lui répondit: "De bien réfléchir à ce choix, de peser le pour et le contre". Caroline avait beau chercher, son cœur était toujours pour les chevaux. Donc, ce choix revenait toujours au monde équin. Sa mère lui rappelle alors: "Ça sera beaucoup de travail, pas nécessairement bien rémunéré, du travail 7/7 jours". Cependant le choix lui revenait, selon son cœur. Ses parents l'assurent de leur appui dans sa démarche. Elle décida donc de s'inscrire pour faire une Technique Équine à La Pocatière, programme d'une durée de 3 ans.

​

Elle s'est présentée pour les examens de sélection et retourne chez elle. Après quelques semaines d'attente, son acceptation au programme est confirmée.

​

C'est alors que débute une nouvelle vie avec son lot d'inconnus.

​

Ce n'était pas facile pour elle d'être loin de son chez-soi, de ses amies et de ses chevaux, mais l'effort en valait la peine.

​

Ainsi passa sa première session et voici comment elle décrit son bilan de session en décembre 2003:

"L'an passé, ce fut très difficile de faire des choix, ne sachant pas ce que je voulais devenir plus tard. Une chose est sûre, maintenant mon avenir se dessine avec les chevaux.

​

Quand je suis arrivée à La Pocatière, mon projet à long terme était d'avoir mon diplôme d'études collégiales en techniques équines et ensuite d'avoir mon propre centre équestre. Mes connaissances en milieu équin: plusieurs cours d'équitation, de la randonnée, de la compétition et quelques débourrages de poulains. En tout, j'avais 14 années d'expérience dans le domaine.

​

Lors du premier cours d'équitation, je comprenais que les connaissances déjà acquises étaient un très bon atout pour moi et les autres. Ces acquis transmis par ma mère et mon entraîneur me permettent de monter presque n'importe quel cheval et d'aider les autres étudiantes de mon groupe au besoin. Le plus difficile pour moi fut de quitter mes parents, mon frère, mes amis(es), mon chien, mes chevaux et mon petit chez moi. Bref, j'allais commencer une nouvelle vie avec de nouvelles découvertes, ce que j'appréhendais le plus était l'inconnu. Pour moi, cela a été un gros défi à relever et même aujourd'hui, c'est parfois difficile pour mon physique comme pour mon mental.

​

Depuis mon arrivée à La Pocatière, mon objectif n'a pas vraiment changé, même si parfois c'est très difficile. Je veux toujours terminer ma technique équine en deux ans et demi et avoir ma propre écurie dans quelques années. Quand j'aurai obtenu mon diplôme d'études collégiales et que j'aurai mon centre équestre, j'offrirai les services suivants: des cours d'équitation western, des cours d'attelage et, en plus, j'offrirai la possibilité de faire de la randonnée. De plus, je ferai le débourrage de poulains et l'élevage de chevaux. En gros, c'est ce que j'entrevois comme expérience professionnelle. C'est vraiment étonnant ce que j'ai appris malgré ce qui me reste à découvrir en techniques équines.

​

Ce qui est passionnant dans ce domaine, c'est l'apprentissage continu. J'acquiers beaucoup sur le plan des connaissances du milieu avec Yolande dans le cadre du cours d'analyse du domaine équin et je perfectionne mes connaissances techniques avec Manon. Pour ce qui est de ma situation personnelle, elle évolue de jour en jour. Je me sens comme un fruit qui mûrit.

​

Vous vous demandez sûrement pourquoi je discute cela? Le fait d'être loin de chez moi et de mes proches m'oblige à prendre davantage de responsabilités. Ainsi, je n'ai personne pour me dire de faire mes devoirs ou bien d'aller me coucher parce qu'il est tard. Finalement, mon côté social a beaucoup évolué car en techniques équines, on est toujours en groupe et il faut être capable de passer à côté des petits accrochages. Le positivisme est de règle.

​

Qu'est ce que je souhaitais apprendre à la première session en techniques équines et que je n'ai pas appris? En équitation, je ne croyais pas apprendre les manœuvres de base comme les pivots antérieurs et postérieurs, appuyés et les pas de côté. C'est certain que l'I.T.A. ne peut pas faire de nous des grands scientifiques du monde équin et ne peut pas tout nous montrer en deux ans et demi. C'est une excellente école mais deux ans et demi, c'est vraiment court pour assimiler et intégrer un tel bagage. Sur le plan social, l'I.T.A. peut nous venir en aide, il suffit de savoir recourir aux personnes ressources. À part ça, je ne soupçonnais vraiment pas ce que l'I.T.A. pouvait m'apporter de nouveau en première session. Quant aux limites de la formation, il y en a une grosse, le temps! Pourquoi? Dans le monde des chevaux, l'apprentissage est continu. L'I.T.A. nous enseigne une bonne base mais le temps restreint de beaucoup la formation. C'est impossible de faire le tour du domaine équin en deux ans et demi et je le comprends.

​

Pour conclure, je vais répondre à la question suivante: Est-ce que je continue ma technique équine? La réponse n'est pas simple, mais pour l'instant je persévère même si cela est parfois très difficile. Je vais continuer pour l'amour que j'ai pour les chevaux. Quelquefois, j'aurais le goût de tout lâcher et de revenir chez moi, mais si jamais je décide de ne pas terminer cette technique, je sais que je vais le regretter, car les chevaux c'est toute ma vie. Aussi, je me trouve chanceuse d'avoir été acceptée à l'I.T.A.; alors pourquoi ne pas profiter de cette fabuleuse chance. Cette passion m'a été donnée par maman et j'en suis très fière. Pour continuer et réussir ma technique, je dois maintenir mon objectif d'une diplomation à l'horizon. De plus, cela me fait rêver à ma future écurie et à mes parents qui m'ont toujours épaulée et sont très fiers de leur petite fille.

​

En fait, ma session a été très épuisante physiquement et mentalement, mais par contre plaisante et enrichissante. Je me dis toujours: ce que d'autres ont réussi, je peux le réussir, pourquoi pas ?."

​

En début de deuxième session, soit en septembre 2004, lors d'une sortie à l'école, elle se fractura le poignet lors d'une chute à cheval. Quel malheur, le poignet fracturé et dans le plâtre en plus, ça débute vraiment mal une session. Caroline ne se découragea pas pour autant, même si cela compromettait ses examens en attelage de loisir. Dès le lendemain de son opération (tiges dans le poignet et plâtre pour une période de 6 à 8 semaines), elle décida d'aller à ses cours même si ça lui faisait extrêmement mal et qu'elle devait prendre des médicaments pour soulager la douleur, lesquels la rendaient somnolente. Elle décida d'elle-même de ne pas prendre de médicament le jour et de les prendre uniquement le soir (pour passer une bonne nuit de sommeil). Mais ce fut extrêmement épuisant, car la douleur était continuelle le jour. Elle alla quand même pendant des semaines à ses cours d'attelage pour observer et comprendre le bon fonctionnement de l'attelage.

​

De plus, elle n'était pas au bout de ses peines, car lorsque le plâtre et les tiges métalliques furent enlevés, c'était autre chose; elle ne pouvait plus bouger poignet et doigts. Elle se questionnait sur comment elle pourrait faire son examen d'attelage dans trois semaines! est-ce que l'ankylose serait disparue ?

​

Alors sur les conseils de sa mère alimentés par un médecin (ami de la famille), elle s'est mise à faire tremper ses doigts dans de l'eau chaude et des huiles pour mieux les faire fonctionner. Aussi, elle faisait des exercices avec de petites balles et des bains de contraste en fin de journée.

​

À la date de l'examen d'attelage, elle n'était vraiment pas prête à ce moment-là pour le faire. Donc, sur les conseils de sa mère, à tous les soirs, elle pratiquait à démonter et à remonter son attelage; à garnir le cheval et à faire les ajustements nécessaires, ainsi pour prendre de la vitesse et des points de repère. Une fin de semaine, elle descendit chez elle et pratiqua à l'attelage avec une voiture à chevaux.

​

Le temps venu de faire son examen; elle était vraiment nerveuse car elle ne s'était pas entraînée comme elle le souhaitait surtout pour un examen minuté, exigeant de faire le démontage et remontage de l'attelage, de garnir le cheval, faire les ajustements de cet attelage sur le cheval, du travail au sol, ajustements (cheval et attelage) à une voiture et du travail en piste. Ses efforts furent heureusement récompensés car elle passait avec brio cet examen, la rendant très fière, se disant qu'il ne fallait jamais désespérer, mais faire seulement de son mieux. L'effort était récompensé.

​

Une autre contrariété survient à sa dernière session. Il avait été décidé en cours de route que les étudiants inscrits dans le domaine de la "Randonnée" ne pouvaient passer leur examen d'entraîneur. Quel fut la surprise, car elle voulait passer cet examen pour obtenir ce titre et ainsi en faire le métier. La solution envisagée exigeait qu'elle termine quand même sa technique et, par la suite, suivre des cours d'équitation pour accéder à l'examen d'entraîneur et obtenir le diplôme.

​

Le 21 juin 2005, elle obtient son diplôme d'instructeur en équitation western.

​

Ce fut le 20 juillet 2006 qu'elle obtient son diplôme d'entraîneur en équitation western niveau 1.

​

Elle termina au trimestre d'hiver 2006 sa Technique Équine et obtient son diplôme le 5 avril 2007.

​

Lorsqu'elle termina sa technique équine à l'hiver 2006, elle revient chez elle pour retrouver son ancienne vie et en débuter une autre.

​

Caroline travaillait chez un cultivateur du coin, faisant la traite de 400 vaches laitières avec l'aide d'autres employés.

​

En 2007, tout en continuant de faire la traite des vaches, Caroline, demeurant chez ses parents, commença à donner des cours d'équitation, d'attelage et faire un peu de randonnée ainsi que le débourrage de chevaux et de l'entraînement.

​

C'est au cours de cette année qu'elle demanda l'aide de la financière agricole en vue d'une subvention, mais malheureusement elle fut refusée, au prétexte qu'il fallait qu'elle génère un revenu minimal pour ainsi y avoir droit. Même avec tout ce que ses parents avaient déjà en leur possession, chevaux, équipements, ferme, attelages, voitures, foin, il n'en fut pas autrement, c'était un NON.

​

Déçue et découragée par le fait qu'elle n'avait pas droit à la subvention, elle chercha d'autres issues, pensant à ce qu'il y avait déjà sur la ferme et qui pourrait être amélioré. Elle comptait beaucoup sur cet argent pour la construction d'un manège intérieur dans lequel elle pourrait y travailler, beau temps mauvais temps.

​

Elle alla cogner à une autre porte, soit au CLD de Bécancour, où après plusieurs rencontres et preuves à l'appui, elle obtient enfin un peu d'aide pour l'achat d'un cheval de cours, réalisant qu'il y avait des personnes qui croyaient en elle.

​

Voyant qu'elle n'avait pas obtenu l'aide financière recherchée, avec l'appui de ses parents, elle décide à l'automne 2007 de faire construire un manège intérieur isolé. Ses parents lui répétaient qu'ils avaient confiance en elle, en ses capacités et qu'ils l'aideraient à réaliser ce projet d'avenir, l'assurant qu'elle n'était pas seule…

​

En 2008, elle pouvait enfin réaliser son rêve à l'abri des intempéries de la nature; quelle victoire!

​

L'histoire de Caroline n'est pas unique et est le lot de bien autres. Il ne faut jamais perdre espoir en nos rêves et aux possibilités d'y parvenir, même si cela exige temps et contraintes inévitables. Ce qui compte c'est l'amour de son travail et, par la suite, vient le reste.

​

Nous tes parents et ton frère, sommes très fiers de toi Caroline et nous croyons en toi. Donc, continue ce beau travail avec les chevaux. Ce sera notre récompense à nous de te savoir heureuse avec eux et de te voir souriante à la vie …

​

Ta mère Monique, le 10 novembre 2008

bottom of page